En parallèle au lancement de Marseille 2013, Capitale Européenne de la Culture, SILVERA Outdoor, consacre une exposition au design Marseillais.
Sous la houlette de l’ensemblière, galeriste et commissaire d’exposition Suzette RICCIOTTI, cet événement ouvert au grand public du jeudi 17 au mercredi 23 janvier, propose de découvrir les dernières créations ou les pièces les plus emblématiques de 25 architectes ou designers, jeunes créateurs ou personnalités internationalement reconnues, nés ou exerçant à Marseille.
Mise en scène par Pascale BARTOLI et Thierry LOMBARDI architectes, (M) aime comme Marseille propose ainsi une sélection, la plus variée possible, qui constitue une base éclectique à partir de laquelle s’esquisse une identité marseillaise commune.
Le design marseillais ?
Il n’y a pas plus de design marseillais que de design lyonnais, nantais ou strasbourgeois.
Il y a par contre de plus en plus d’artistes et de créateurs qui décident de vivre et de travailler à Marseille. Le choix de vivre quelque part n’est jamais neutre, surtout dans « une ville d’artistes qui n’aime pas les artistes » et qui empêche, cache, efface, détruit, chasse, les créateurs et les œuvres qu’elle produit comme une progéniture turbulente, mal élevée, pas présentable.
Vivre et travailler quelque part, c’est partager un certain mode de vie, certaines valeurs, une certaine façon de vivre ensemble.
C’est du côté de la littérature et des écrivains qu’il faut chercher les pistes. Tous ont observé les particularités de l’imaginaire marseillais autant pour en dire du bien que du mal, mais tous ont noté sa singularité et parfois ses paradoxes : exubérance des formes et des couleurs - réalisme et exotisme des sujets - provocation et anti académisme parisien - individualisme et plaisir d’être ensemble - lyrisme, émotion et emphase jusqu’à la caricature - conscience et affirmation de sa différence.
Tous les artistes du sud expriment plus ou moins ces caractéristiques, souvent méprisées par l’intelligentsia, les considérant comme des curiosités locales un peu folkloriques et somme toute assez vulgaires. Les ex-voto de Notre Dame, les constructions sauvages, les tags, les bistrots de quartiers, les maisons de navigateurs, les fêtes communautaires, le folklore de l’O.M. et l’esthétique de la « cagole » sont autant de sources d’inspirations inépuisables en connexion directe avec la ville vivante. cf. : « Marseille révélée par l’art contemporain » de Marc Rosmini (éditions Jeanne Laffitte).
Barcelone a prouvé, en utilisant les mêmes ingrédients, comment affirmer son identité culturelle autour d’artistes phares de la ville : Gaudi, Miro, Tapies, Coderch, Montalban, relayés par une jeunesse bien formée, anti conformiste et tournée vers l’avenir.
La marmite marseillaise qui fabrique des marseillais venus d’ailleurs continue de chauffer.
A nous, architectes, artistes et designers d’en révéler le goût, les saveurs, et de valoriser sans les tuer sa force et son énergie fondamentale.
J’ai rêvé que 2013 soit l’occasion d’installer Marseille dans sa culture : à force de regarder les suds, elle soit elle-même le Sud. »
Charles Bové
Pour Fabienne et Paul SILVERA, cette exposition qui affirme l’ambition de SILVERA d’être une vitrine commerciale et culturelle du design, s’inscrit dans un climat affectif tout particulier. « Nous avons vécu 22 ans à Marseille, nous sommes nés à Marseille et nous sommes fiers d’être Marseillais. » révèlent ils, avant d’ajouter « Notre père a crée la société à Marseille, il est d’ailleurs à l’origine de la société Silvera à Paris. Marseille est une très belle ville bordée par la méditerranée qui a de nombreuses ressources et où il est agréable de vivre ; les gens sont chaleureux et accueillants et malheureusement Marseille est souvent décriée. Nous pensons que grâce à sa position stratégique en Méditerranée, il y a beaucoup de créations, de mélanges culturels avec des créateurs de différentes origines qui en font sa richesse et sa diversité. »
Anecdote de Suzette Ricciotti, « c’est d’ailleurs avec Armand Silvera que j’ai meublé en 1991 le premier concours gagné par Rudy Ricciotti : le bâtiment du CRICR Marseille ».
(M) aime comme Marseille présente des créations signées : Marc AUREL, Ruthy ASSOULINE, Benoît BAYOL, LN BOUL, Charles BOVÉ, Valérie CICCARELLI, François CHAMPSAUR, Philippe DI MEO, Jérôme DUMETZ, EM DESIGN, GEK DESIGN, ORA ITO, Margaux KELLER, LR ING et Rudy RICCIOTTI, Stéphanie MARIN, Stéphane MAUPIN, Bernard MOÏSE, Julien MONFORT, Maxime PAULET, Marine PEYRE, Alexandre REIGNIER, Étienne REY, Laetitia SELLIER, Ran SERI, Olivier TOURENC, Sébastien WIERINCK.
* Le titre de l’exposition a été emprunté à l’œuvre du poète performeur Julien Blaine, Design Matthieu Poitevin architecte.
Les Docks, Cité de la mode et du design

